Si vous rencontrez un candidat à l’élection fédérale du 21 octobre

La culture est peut-être de compétence provinciale, le gouvernement fédéral y joue un rôle déterminant. Bien sûr, on pense spontanément au traitement accordé aux entreprises étrangères du numérique comme les Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft et Netflix qui non seulement ne sont pas taxées, mais échappent aux lois fédérales en matière de soutien et de promotion de la production culturelle nationale. Ces plateformes numériques sont venues bouleverser complètement l’accessibilité aux œuvres et les modèles d’affaires des entreprises culturelles. Si bien qu’elles déterminent aujourd’hui dans une très large mesure ce que nous écoutons et regardons, et cela sans payer de redevances. Si vous croisez un candidat à la prochaine élection fédérale d’ici le 21 octobre, vous pourriez lui demander « Est-ce que votre parti a une intention claire de demander des redevances aux GAFAM afin que ces plateformes contribuent au financement des œuvres produites ici ; est-ce qu’il est déterminé à percevoir, en toute équité, la TPS auprès de ces entreprises ? » Vous pourriez aussi lui demander « À quand une révision de la Loi sur le droit d’auteur ? Cette loi n’est pas adaptée au nouveau contexte de circulation et d’exploitation des œuvres et prive, par toutes sortes d’exceptions, les créateurs de revenus qui leur appartiennent. » Il faut agir maintenant pour permettre aux artistes de vivre et de profiter pleinement de leur art.

Vous pourriez bien sûr aussi aborder avec ce candidat le financement direct à la création, la production et la diffusion des œuvres partout sur le territoire. « Votre parti s’engage-t-il à au moins maintenir, voire à augmenter les fonds alloués au Conseil des arts du Canada et au Fonds du Canada pour l’investissement en culture ? » Mais au-delà de ces questions, vous pourriez aussi lui dire que « L’univers culturel ne devrait plus être perçu par les politiciens comme un terrain récréatif inoffensif, décollé des enjeux primordiaux. Plutôt comme la nécessité vitale d’offrir à leur peuple des lanternes pour voir dans le noir. » Comme le dit magnifiquement Odile Tremblay dans sa chronique La culture dans le kit de survie du journal Le Devoir du 26 septembre 2019. Un texte à lire pour regarder lucidement l’aujourd’hui et envisager l’espoir du futur.

Nancy Bélanger
Directrice générale

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