Du côté des budgets

Du côté fédéral : maintien des engagements

Le ministre des Finances, Bill Morneau, a déposé, le 22 mars dernier, son deuxième budget depuis l’élection du gouvernement Trudeau. Ce budget, bien que beaucoup moins flamboyant pour la culture que le précédent, annonce tout de même quelques mesures intéressantes.

Rappelons tout d’abord qu’en 2016, le gouvernement s’était engagé à bonifier les sommes allouées au Conseil des arts du Canada de 550 millions sur 5 ans. Le budget 2017-2018 maintient ses promesses et poursuit son engagement, ce qui en soi est une excellente nouvelle.

De plus, une somme de 300 millions de dollars sur 10 ans sera investie dans le Fonds du Canada pour les espaces culturels ainsi qu’un investissement additionnel de 1,3 milliard de dollars, toujours sur 10 ans, par le biais des ententes bilatérales. Ces nouveaux investissements permettront « de construire, de rénover et de mieux équiper les espaces et les carrefours de création qui abriteront la nouvelle génération d’artistes et d’innovateurs. » (budget 2017, p.167)

Autre bonne nouvelle, la Stratégie emploi jeunesse sera bonifiée de 395,6 M$ pour les trois prochaines années, dont 150 M$ en 2017-2018. Les musées et le secteur du patrimoine pourront bénéficier de ces nouvelles sommes par l’entremise du programme Jeunesse Canada au travail. La Société des musées du Québec évalue que cette mesure entraînera potentiellement la création de 1 600 postes temporaires pour ces deux secteurs à travers le Canada.

Du côté provincial : la culture, cette grande oubliée

Du côté provincial, la culture semble la grande oubliée du budget déposé par le ministre des Finances, Carlos Leitao, le 28 mars. Le gouvernement semble pourtant avoir délié les cordons de sa bourse et mis l’austérité de côté, comme en témoignent les investissements importants, entre autres, en éducation et en santé. La culture devra, quant à elle, se contenter de quelques maigres mesures ciblées et saupoudrées ça et là, principalement en lien avec les enjeux du numérique. Parmi ceux-ci, notons un soutien financier de 5 millions sur deux ans octroyés aux entreprises du secteur de la musique afin qu'elles s'adaptent aux nouvelles réalités numériques. La presse écrite aura aussi droit à un investissement de 4 millions de dollars (24 millions sur cinq ans).

Au chapitre des régions, il faudra aller voir du côté du tourisme. Les festivals et les événements pourront sans doute tirer leur épingle du jeu des 19,7 millions injectés pour le développement du tourisme.

Quant au budget du Conseil des arts et des lettres du Québec, il ne recevra aucune bonification, et ce, malgré les pressions et les besoins criants du milieu. Pire, son budget se voit même amputé d’un million. Selon le Mouvement pour les arts et des lettres du Québec, « L'absence de progression des crédits du CALQ créera une situation critique en 2017-2018 puisque l'organisme s'apprête à décider du financement pluriannuel de nombreux organismes admissibles aux programmes de base, Soutien à la mission et Soutien à la programmation spécifique. » Rappelons que le dernier redressement du CALQ date de 2000, alors que le poids de la culture dans l’économie du Québec a considérablement progressé au cours des dernières années.

Nous aurions espéré un geste aussi porteur que celui posé par le fédéral en 2016-2017 envers le Conseil des arts du Canada. Souhaitons ardemment que la stratégie du gouvernement soit d’attendre le dépôt de la refonte de la Politique culturelle, prévue l’automne prochain, pour proposer une véritable bonification des investissements en culture accompagnée d’une vision stratégique globale.

Du côté de la Montérégie : renouvellement sur trois ans

Le ministre de la Culture et des Communications et ministre responsable de la Protection et de la Promotion de la langue française, M. Luc Fortin, vient d’annoncer un investissement de 22 millions au renouvellement, pour trois ans, « des ententes de développement culturel qui permettront de soutenir des projets novateurs ciblés par les municipalités dans toutes les régions du Québec. » (SOURCE : MCC). De ce montant global, la Montérégie accède à 2 388 000 $, somme qui sera appelée à être bonifiée par la contribution équivalente des Villes et des MRC partenaires.

Bien que le montant soit sensiblement le même que par les années passées, soulignons le fait que cet engagement du Ministère permet de conclure des ententes triennales, qui auparavant n’étaient qu’annuelles, renforçant ainsi leur rôle moteur et essentiel pour le développement culturel et économique régional.

Franck Michel

Partager :