Quand la culture respire mieux

Le discours sur le budget livré le 21 mars dernier par le ministre des Finances du Québec, Éric Girard, donne une bouffée d’air au milieu culturel. Non seulement on maintient les sommes prévues avec la publication du Plan d’action de la nouvelle Politique culturelle du Québec, soit 600,9 M$, mais on y ajoutera 300 M$ d’ici cinq ans.

Promesse tenue avec l’injection de fonds pour encourager les sorties culturelles et enrichir le contenu des bibliothèques scolaires. On ne peut que célébrer cette décision quand on sait l’effet des arts et de la culture sur le développement des jeunes. Et surtout considérant que 19 % des Québécois sont analphabètes et que 34,3 % éprouvent de grandes difficultés de lecture[1]. Cette mesure viendra sans doute aussi appuyer les efforts des organismes culturels pour accroître et fidéliser leur public un peu partout sur le territoire.

Ce budget annonce aussi des investissements en patrimoine, soit 5 millions de dollars par année pour la conservation et la mise en valeur du patrimoine religieux, ainsi que 3 millions par année pour les musées. Souhaitons que cette mesure profite à la Montérégie qui compte plus de 400 lieux de culte et un grand nombre d’établissements muséaux.

Enfin, on se réjouit de l’augmentation de 6,5 M$ par année du budget alloué au Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) et à la Société de développement des entreprises culturelles pour bonifier leurs programmes. Ces sommes pourraient contribuer à améliorer les conditions de pratique de nos artistes, dont la situation socioéconomique est trop souvent précaire. J’en profite pour vous inviter à nouveau à lire le Document de réflexion sur les conditions socioéconomiques des artistes produit par Isabelle Menier, agente de documentation à Culture Montérégie.

Et si on prenait un plus grand souffle ?

« La culture est une source de fierté et un important moteur économique », précisait dans son discours le ministre Girard. Certes, les sommes prévues pour la promotion de la langue française (2 M$ par année) et pour le développement de la programmation de Télé-Québec (25 M$ sur cinq ans) illustrent bien l’affirmation ministérielle, elles aussi. Toutefois, au chapitre de l’économie, on ne peut s’empêcher de penser que la somme totale consacrée à la culture ne représente que 1,3 % du budget du gouvernement, alors que sur le plan économique, ce secteur représente 4 % du PIB du Québec. Et si on osait demander 2 % du budget pour la culture ? C’est en tout cas la requête de la Coalition la culture le cœur du Québec.


[1] Source site Internet de la Fondation pour l’alphabétisation

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